Association Rèpublicaine Irunaise
"Nicolás Guerendiain"
La défense des valeurs républicaines et la récupération de la mémoire historique

"La République des enseignants"

Bouclier de L’Institution Libre d’Enseignement

Documentaire dans lequel différentes personnes parlent de l’enseignement durant la République. Les changements qui se sont produits pour atteindre une éducation basée sur la philosophie de l’Institution Libre d’Enseignement. Le rationalisme, la foi en la science et la raison, la laïcité. Les missions pédagogiques et les efforts des intellectuels, cinéastes, gens du théâtre, etc., pour mettre la culture à la portée de toute la population de l’État. Et comment tout cela fut détruit suite au coup d’état de Franco. L’épuration des enseignants, les fusillades, les représailles, les livres brûlés, etc.

L’Institution Libre d’Enseignement (l’ILE) était un établissement éducation primaire et secondaire, fondé par Francisco Giner de los Ríos, en 1876. Dans l’histoire de l’Espagne et de l’Europe, il s’agit d’une référence obligée pour comprendre les courants de rénovation pédagogiques. Ses idées et pratiques étaient celles préconisées par des mouvements similaires ailleurs dans le monde (en Angleterre, France, Allemagne…), avec lesquels elle était en contact.

L’ILE n’eut guère la tâche facile dans notre pays. L’enseignement (depuis le primaire jusqu’à l’Université), contrôlé en grande mesure par une Église intégriste et par des minorités immobilistes et tyranniques, languissait dans la misère de l’enseignement primaire (durant la seconde moitié du XIXe siècle, avec l’enseignement primaire devenu obligatoire, il y avait plus d’enfants non-scolarisés que scolarisés) ou dans le désert de l’enseignement secondaire et de l’Université, avant tout soucieux du formulisme scolastique que de la réflexion et de la recherche. Qu’il suffise de rappeler que, alors que Charles Darwin faisait l’objet de caricatures dans les quotidiens fondamentalistes d’Espagne et de toute l’Europe, l’ILE le nommait Professeur Honoraire.

Le fondateur et inspirateur permanent de l’ILE fut, nous l’avons déjà dit, Francisco Giner de los Ríos, accompagné plus tard par Bartolomé Cossío. Tous deux dévoués corps et âme à la tâche de réformer l’éducation au travers de l’expérience de l’Institution. Le travail de l’Institution s’étendit ainsi depuis 1876 jusqu’à la Guerre Civile (1936-1939), moment où l’Espagne franquiste provoqua la diaspora des enseignants et de bon nombre de ses sympathisants.

Il est impressionnant de constater, dans les publications du Conseil Supérieur de Recherche Scientifique des années quarante et cinquante du XXe siècle, les attaques acharnées, qui n’avaient d’ailleurs rien de scientifique, lancées contre le mouvement de l’ILE durant les années les plus obscures de la dictature, l’ILE étant considérée comme faisant partie de l’«alliance contre-nature judéo-franc-maçonne et communiste».

Mais le plus surprenant est qu’il existe encore aujourd’hui certains secteurs dans notre pays qui alimentent toujours cette rage et que, de temps en temps, certains pamphlets sectaires sont encore publiés, visant à dénigrer une pensée qui est à l’origine de conquêtes évidentes de l’éducation actuelle, telles que la co-éducation (non-ségrégation par sexes), l’enseignement intégral (scientifico-naturel, technologique et humanistique), la formation générale et humanitaire (liaison pédagogique entre l’enseignement primaire et secondaire), l’importance de l’apprentissage significatif et contraire à la simple mémoire mécanique, l’introduction du sport et du contact avec la nature et les excursions culturelles. L’une des causes principales de cet acharnement est vraisemblablement le fait que Giner ait toujours défendu le laïcisme de l’enseignement, au-delà de son profond respect à l’égard des croyances religieuses. Plus d’informations sur l’ILE

Art. 48 de la Constitution de la République Espagnole (1931).

Le service de l'enseignement constitue une attribution essentielle de l'État, et il sera assuré par des établissements rattachés entre eux par le système de l'école unifiée.
L'enseignement primaire sera gratuit et obligatoire.
Les maîtres et les professeurs de l'enseignement officiel sont des fonctionnaires publics. La liberté de la chaire est reconnue et garantie.
La République fera des lois destinées à faciliter aux Espagnols nécessiteux l'accès à tous les degrés de l'enseignement, afin qu'il ne dépende que de l'aptitude et de la vocation. L'enseignement sera laïque, il fera du travail l'axe de son activité méthodique et logique, et s'inspirera des idéaux de la solidarité humaine.
Il est reconnu aux Églises, et sous le contrôle de l'État, le droit d'enseigner leurs doctrines dans leurs propres établissements.

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