Le 3 mars 2022 à 19:00 au Espacio Palmera-Montero
Interview sur Radio Irun avec Josu Chueca
Nous présentons ce nouveau livre, sous forme de fac-similé, pour se rapprocher de l'une des multiples conséquences du coup militaire fasciste de 1936. L'exil de 1939 n'a pas été le seul qui a dispersé des milliers de personnes dans différents pays, mais il l'a fait, en raison de la contingence des personnes exilées, supérieure à celles qui s'étaient jusque-là inscrites dans l'État espagnol.
L'exil nous amène toujours à unir deux points : origine et destination, bien que le second change ses coordonnées sur la carte. Et dans son transit, des vies qui se transforment. Nous nous y référons ici. Tous ceux qui ont embarqué sur le bateau mythique de l'espoir, le Winnipeg, ou comme dirait Neruda "mon plus beau poème", avaient d'abord été accueillis en France et partaient maintenant pour le Chile.
Le 4 août 1939, le Winnipeg appareille de Pauillac (port fluvial français). Les critères de sélection, les collaborations politiques et économiques, les dépenses supportées par le SERE (Service d'Émigration -ou Évacuation- des Réfugiés Espagnols), étaient des questions essentielles pour rendre possible cette évacuation et d'autres.
Nous remontons au 4 août 1939. Plus de 2500 personnes de tous âges, origines, professions et profils idéologiques différents sont sur le point d'entamer un voyage qu'ils n'auraient sûrement jamais pu imaginer. Pendant les 30 jours qu'a duré le voyage, cette ville flottante a partagé ce qui se passait à l'intérieur et aussi ce qui se passait à l'extérieur, la vie quotidienne et l'avenir du monde qui suivait son cours. Et c'est précisément ce que veut partager Intxorta 1937, le journal inédit de cette époque, à travers la transcription de ses feuilles originales, de ces parties qui, avec l'accord des représentants des différentes fractions politiques et sociales réunies à Winnipeg, leur ont été montrées sur une fresque murale pour que "ses habitants" puissent les lire, les commenter, en débattre...
Ceux qui parcourent ses lignes vivront de près de grands événements et de petites anecdotes et, à coup sûr, ils pourront se faire une idée du quotidien des passagers. Mais, logiquement, tout cela n'est qu'un petit échantillon. Les expériences, les sentiments, les peurs et les espoirs personnels se sont, dans une large mesure, fondus dans les oscillations des vagues.
La liste identifie ceux qui ont participé à l'expédition de Winnipeg. Il recueille des données sur l'origine géographique, la profession, l'âge, le militantisme politique et, le cas échéant, les camps de concentration ou les abris dans lesquels ils avaient été détenus avant leur embarquement. Bien que les listes de l'expédition aient déjà paru, dans les livres de Jaime Ferrer "Los Españoles del Winnipeg. Le navire de l'Espérance" et Javier Rubio "L'émigration de la guerre civile de 1936-1939", nous avons jugé opportun de les corriger, les étoffer et les compléter, à travers le tamis et les apports de listes et fichiers issus de différents fichiers.
Professeur d'histoire contemporaine à l'Université du Pays Basque. Parmi ses axes de recherche se distingue l'Exil de 1939. Il en résulte des ouvrages tels que "Gurs, El Campo Vasco", "Lau Haizetara, 1939. ondorengo erbesteaz" et de nombreux articles dans des conférences ou ouvrages collectifs sur ledit exil.