Association Rèpublicaine Irunaise
"Nicolás Guerendiain"
La défense des valeurs républicaines et la récupération de la mémoire historique

Juanito Echegaray, Sténographe et guérillero

Extrait de l’article de l’ "Ori Mandinga!" du 10/08/2007

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C’est alors que nous avons commencé à découvrir des détails de la vie de Juanito Echegaray. Au début de la guerre, il rejoint les forces qui défendaient les accès d’Irun. Il fait preuve, à plusieurs reprises, de grand courage et d’audace, à la limite parfois de la témérité.

La bataille à Irun une fois achevée, il continue à se battre sur divers fronts. Outre son grand courage, il possédait une grande culture et il connaissant à fond trois langues. Rien d’étonnant, par conséquent, qu’il ait atteint successivement plusieurs postes de commandement des troupes jusqu’à frôler les plus élevés. Il est fait prisonnier et, après les vicissitudes habituelles, il retourne à Irun.

Un homme qui le connaissait de près, car il avait travaillé dans la même agence de douanes, lui demande de l’accompagner. Il s’agit de l’Italien Renato Grilli, représentant légal de l’agence avant la guerre, qui est propriétaire de deux bateaux de pêche, basés au Port de Cadix. Et l’Italien, Juanito et son épouse, Ascensión Heras, partent pour Cadix, pour s’occuper de la partie commercial du négoce.

Mais les Anglais – nous sommes en pleine Deuxième Guerre Mondiale – qui découvrent que les bateaux sont la propriété d’un ressortissant italien, ordonnent à deux de leurs bateaux de guerre de faire couler les bateaux de pêche de l’armateur italien. Juanito Echegaray Martiarena revient à nouveau à Irun, où il vivra en 1944, le dernier chapitre de sa vie.

En août de cette année, les troupes allemandes quittent la frontière de la Bidassoa et se dirigent vers l’intérieur de la France, avant que les divisions américaines les empêchent de battre en retraite. Libérée des allemands, la zone entre Hendaye et Saint-Jean-Pied-de-Port est occupée par le Maquis, qui compte plusieurs habitants d’Irun dans ses rangs. Poussé par ses idées politiques, toujours inébranlables, Juanito Echegaray les rejoint et traverse le fleuve à la hauteur de San Miguel.

Au mois d’octobre de cette même année débutent les attaques à grande échelle des guérilléros tout au long de la frontière pyrénéenne. Le tronçon entre Endarlaza et Irun est l’un des endroits retenus pour les incursions de la guérilla, mais c’est aussi l’un des endroits les mieux défendus. Les forces de la Garde Civile, en première ligne, au bord du fleuve, et les troupes de l’armée qui bivouaquent dans les collines des alentours, font face aux guérilleros, parmi lesquels se trouve Juanito Echegaray.

Le 5 novembre 1944, vers vingt-deux heures, lorsque le front de l’unité traverse la Bidassoa dans les alentours de Lastaola, il est accueilli par un feu de fusils et de mitrailleuses. Après de longues heures de lutte intense, Juanito se retrouve isolé, mais il continue à se défendre avec acharnement, jusqu’à ce que, vers une heure du matin, complètement encerclé, il est définitivement abattu.

Le lendemain, son cadavre est ramassé par les employés municipaux, qui le transportent en camion jusqu’au cimetière. Inashio Arruabarrena, d’Alunda, est au volant du véhicule municipal. Le document que nous avons sous les yeux, rédigé le 5 novembre 1994, déclare que «Juan Echegaray est mort en acte de guerre». Il est signé par le Commandant Militaire d’Irun et constitue, sans le vouloir, la reconnaissance du comportement d’un vaillant combattant, tombé au combat un mois avant d’avoir atteint l’âge de 30 ans.