Association Rèpublicaine Irunaise
"Nicolás Guerendiain"
La défense des valeurs républicaines et la récupération de la mémoire historique

Visite du Parc de la Mémoire de Sartaguda

Parc de la Mémoire de Sartaguda
Parc de la Mémoire de Sartaguda

 

 

Le 13 septembre 2008, l’Association Républicaine d’Irun a organisé une visite du Parc de la Mémoire de Sartaguda.

Ce Parc a été inauguré le 10 mai dernier, en hommage aux 3.400 Républicains navarrais fusillés et disparus durant la Guerre Civile.

Dans ce Parc, de 6.000 mètres carrés de superficie, cédés par la Mairie de Sartaguda, se dressent trois sculptures et un mur de sept mètres, avec les noms de tous les fusillés. Davantage d'information

 

 

Trois sculptures d’auteurs au prestige reconnu (Nestor Basterretxea, José Ramón Anda et Joxe Ulibarrena) et un mur de sept mètres de long avec le nom de 3.000 fusillés.

Et des textes d'auteurs célèbres, comme Bernardo Atxaga, Montxo Armendáriz, Pablo Antoñana, Castillo Suárez et Jokin Muñoz.

À notre arrivée, le Maire de Sartaguda et le Président de l’Association "Pueblo de las Viudas" nous ont souhaité la bienvenue et nous ont fait visiter le Parc, en nous expliquant comment il a été réalisé, les personnes qui ont collaboré à sa création, etc.

Ensuite, notre Association a lu un communiqué de soutien à la création de ce Parc cet d’encouragement à le conserver, que le Maire a tenu a remercier, de même que notre visite.

Deux poésies ont ensuite été lues, en euskara et en espagnol, suivies de l’offrande florale au son de l’Hymne de Riego.

Texte lu par le Président de notre Association

Je tiens, en premier lieu, à vous dire que c’est pour nous un honneur d’être ici, à Sartaguda, un village qui est un référent pour l’objectif de restituer la dignité et la mémoire aux nombreuses victimes républicaines de la répression.

Nous tenons à remercier le Maire et l’Association "Pueblo de las Viudas" pour leur aimable accueil.

Les membres de l’Association Républicaine d’Irun "Nicolas Guerendiain" et amis, nous avons tenu à découvrir personnellement ce Parc de la Mémoire.

Nous voulions connaître l’emplacement, l’expérience de sa construction et tout ce qu’il représente, mais aussi rendre hommage à toutes les victimes navarraises du génocide franquiste.

Salut le Maire de Sartaguda

Il convient de rappeler, comme nous savons tous, qu’il n’y avait pas en Navarre de front de guerre. Il n’y avait pas de militaires se battant pour occuper une position. Parmi ces 3.350 noms qui figurent sur ce monolithe, la plupart, 2.700, ont été assassinées tout simplement parce qu’elles s’identifiaient avec le régime légal de la République. Autrement dit, pour leur manière de penser, leurs idées et convictions. Elles ont été tuées avec l’intention d’éliminer leurs idées. Elles n’étaient pas combattantes et n’ont même pas eu la possibilité de l’être.

La liste des disparus, pas seulement en Navarre, mais aussi en Castille, Estrémadure, Andalousie, Pays Basque et dans le reste de l’État, ne cesse de croître, comme conséquence de l’effort réalisé par les associations de parents et amis, pour récupérer les restes des membres de leur famille enterrés dans des fosses communes, au bord des routes, au pied des murs des cimentières et ailleurs.

À ces disparus, qui s’élèvent à 72.000 selon certains historiens, il faut ajouter les plus de 200.000 personnes exécutées entre 1939 et 1945, après avoir fait l’objet de procès-farces et condamnées par des tribunaux militaires franquistes, d’après le rapport élaboré par une commission internationale de juriste et remis à l’ONU en 1963.

Car cette expression de "Guerre Civile fratricide" a occulté durant très longtemps l’existence d’un plan brutal d’extermination, parfaitement planifié et organisé, qui a été mis en œuvre à la suite du coup d’état, dans certains endroits, et après la Guerre Civile, dans d’autres, avec l’objectif d’exercer un contrôle politique et une domination sur la société.

Un génocide qu’il devient de plus en plus difficile de cacher et qui, après les constantes et persistantes dénonciations des Associations pour la Récupération de la Mémoire Historique, oblige même les Tribunaux à le reconnaître. Et la collecte des données, réclamée par le Juge Garzón, démontrera inévitablement que ce génocide a existé et que la société actuelle doit le savoir.

Il est important que nous sachions que la douleur individuelle des parents et amis de chacun des fusillés et assassinés de Sartaguda est également celle des centaines de milliers qui ont également été assassinés ailleurs. Car l’histoire de l’oppression d’un peuple dans son ensemble fait partie de son propre patrimoine historique.

Ce Parc constitue un pas en avant très important contre l’oubli, pour que nous tous, et toutes les générations futures, sachions ce qui s’est passé. Pour éveiller la conscience collective. Pour que nous récupérions ce qui nous appartient : la dignité des victimes et la reconnaissance morale de tant d’injustice. Ce Parc rend en quelque sorte justice à tant de douleur, si longtemps écrasée.

Nous tenons, par conséquent, à remercier en premier lieu l’Association "Pueblo de las Viudas" pour avoir encouragé sa construction et, bien entendu, toutes les personnes qui ont contribué à le faire réalité: parents des victimes, Maires et Conseillers Municipaux, artistes avec leurs textes et sculptures, travailleurs et citoyens en général. Ce Parc appartient à tous ceux qui défendent la vérité et la justice. Et c’est donc également notre Parc. Nous le considérons nôtre.

Merci beaucoup à tous pour ce noble travail.

Poésie rédigée par Pello Otxoteko en euskara, tout
spécialement pour cette occasion.

Ni ez nauzu muin betirakoa
ez baitut uste dana emon biar yakonik
ez inori edo ez ezeri,
ezta matte dan azkatasunari ere;
akaso,
norbaitengatik,
bizia eman edo eskaini ahal izango nuke.
Edonon,
gizakiaren odolak kolore bera du,
gorria eta beltza,
lehortu aurretik edo lehortu ondoren.

Nonahi,
haurren aurpegi sotilak,
berdin lehertzen dira,
han eta hemen,
eztanda izan aurretik edo eztanda ondoren.

Eta inongo
eta inoren kemenak ez digu berreskuratuko
arnegaturik galdutako urteak,
ezta suaren beroak ahantziriko
bihotzaren epeltasun barea ere.

Ni ez nauzu muin betirakoa
ez baitut uste dana emon biar yakonik
ez ezeri eta ez inori,
ez,
neure bizitza baden guztia eta naizen guztia baita.
Eta honi ez diot amore emango
ez inoren aurrean kontrakoari men egingo.

Edonon lorearen bizitasun sutsua,
bihar edo etzi ustelduko da;
baina hazi ernalduaren fruitua
eta bere geroa
datorren bedatsean argituko du
dirdai sendoetan.

Zuen bizitzen oroimena daukagu ondare gisa,
negarraren negua amaitu da, badator gogoaren uda.
Bizitzaren lekuko nahi dugu izan, ez Herioren mezulari,
inoiz ahantz ez dezagun bizitza eta Sartaguda.

Pello Otxoteko

 

 

"Sentado sobre los muertos" de Miguel Hernandez

Ayer amaneció el pueblo
desnudo y sin qué ponerse,
hambriento y sin qué comer,
y el día de hoy amanece
justamente aborrascado
y sangriento justamente.
En su mano los fusiles
leones quieren volverse
para acabar con las fieras
que lo han sido tantas veces.

Aunque te falten las armas,
pueblo de cien mil poderes,
no desfallezcan tus huesos,
castiga a quien te malhiere,
mientras que te queden puños,
uñas, saliva, y te queden,
corazón, entrañas, tripas,
cosas de varón y dientes.
Bravo como el viento bravo,
leve como el aire leve,
asesina al que asesina,
aborrece al que aborrece,
la paz de tu corazón,
y el vientre de tus mujeres.
No te hieran por la espalda,
vive cara a cara y muere,
con el pecho ante las balas,
ancho como las paredes.

Canto con la voz de luto,
pueblo de mí, por tus héroes:
tus ansias como las mías,
tus desventuras que tienen,
del mismo metal el llanto,
las penas del mismo temple,
y de la misma madera,
tu pensamiento y mi frente,
tu corazón y mi sangre,
tu dolor y mis laureles.
Antemuro de la nada
esta vida me parece.

Aquí estoy para vivir
mientras el alma me suene,
y aquí estoy para morir,
cuando la hora me llegue,
en los veneros del pueblo
desde ahora y desde siempre.
Varios tragos es la vida
y un solo trago la muerte.

déjeuner à Remelluri

Suite à la visite du Parc de la Mémoire, le groupe s’est rendu à Labastida pour, après la visite de la ville, déjeuner à la Granja Ntra. Sra de Remelluri.