Association Rèpublicaine Irunaise
"Nicolás Guerendiain"
La défense des valeurs républicaines et la récupération de la mémoire historique

Chronique du 13 d'avril 2008 à Irun

Images du marche republicaine et hissage du drapeau

Diario Vasco 16/04/2008

Marche Republicaine

À 12:00 h, départ de manifestation de la Plaza del Ensantxe (Centre Républicain durant la République), jusqu’à la Plaza San Juan.

La manifestation s’est déroulée aux cris de: "Jamais deux sans trois, la République une nouvelle fois!", "Hemen gaude, Errepublikaren alde", "Les Bourbons aux requins!", "Jo ta ke Errepublika lortu arte"......

Hissage du drapeau sur la Plaza San Juan

Les sons de la Txalaparta accueillent la Marche. Lecture d’un manifeste.

Amaia Tello "Tellito" hisse le drapeau tricolore, accompagnée par l’Hymne de Riego.

Partitures de l' hymme de Riego pour bande .pdf

Manifeste

Bonjour à tous et à toutes et merci d’être venus.

Nous sommes ici réunis pour célébrer le 77ème anniversaire de la proclamation de la IIème République, qui eut lieu le 14 avril 1931.

À l’époque, la République fut instaurée à la suite du résultat des élections municipales qui se transformèrent en plébiscite et amplement rejetées par la monarchie corrompue.

La proclamation de la République, le 14 avril 1931, marque le début d’un processus démocratique, le point de départ d’un ensemble de profondes réformes qui visaient à surmonter des siècles d’analphabétisme, de misère, de caciquisme, de corruption, de despotisme, de retard et d’inégalité.

Et parmi ces réformes, celles destinées à reconnaître la dignité de la femme, avec des progrès dans tous les domaines, parfois bien au-delà de ceux existant aujourd’hui.

La IIème République ouvrit ainsi la voie aux réformes législatives, en proclamant l’égalité des sexes, la reconnaissance des droits de tous les enfants, légitimes et illégitimes, l’approbation du mariage civil, du divorce, de l’avortement, modifiant ainsi la vie personnelle et familiale de nombreuses femmes.

Des centres pour prostituées furent créés, offrant hébergement et des cours de formation professionnelle. On lutta contre les accouchements dans les usines et les maladies vénériennes. Des cours d’éducation sexuelle et de maternité consciente furent dispensés. On se battit pour la formation culturelle de la femme et le suffrage universel fut implanté.

Mais comme nous savons tous, toutes ces réformes et bien d’autres furent annulées à la suite du soulèvement militaire fasciste, qui culmina avec l’implantation de la cruelle dictature franquiste. On accusa alors les femmes républicaines de vouloir détruire « la famille chrétienne » et de faux crimes et elles furent l’objet de toute sorte d’humiliations, enfermées dans des prisons religieuses, enlevées et leurs enfants rééduqués, torturées et fusillées. Et ce fut le retour pour la femme à une légalité de soumission totale au mari pour toute décision.

Mais nous ne tournons pas notre regard vers le passé de la IIème République par nostalgie, ni parce que nous pensions que tout temps révolu fut meilleur, ni parce que nous prétendions imiter les évènements survenus, mais tout simplement car ce n’est qu’en récupérant la mémoire que nous pourrons évaluer correctement le progrès historique. Comprendre que l’histoire est faite de progrès et de reculs. Et que tout pas en avant vers la liberté, de la femme dans ce cas, aussi petit soit-il et quoique l’on s’acharne à l’écraser, finit par germer dans les générations suivantes et féconder l’avenir.

Les réformes et l’élan de la IIème République sont aujourd’hui encore latentes. Il s’avère encore nécessaire de changer bien des choses, de réaliser de profondes réformes pour atteindre l’égalité de la femme:

  1. Il faut faire des pas réels et effectifs pour faire disparaître les inégalités au travail et salariales.
  2. Il faut investir dans un réseau de garderies publiques, suffisamment ample pour couvrir les besoins existants.
  3. Il faut modifier les actuels fonds de pension, afin que les femmes puissent également accéder dignement à cette ressource.
  4. Il faut abolir la loi sur les étrangers, qui soumet les femmes à une double discrimination, car la plupart d’entre elles dépendent de leur mari pour obtenir les permis nécessaires.
  5. Il faut que la justice mette fin à l’impunité des agresseurs de femmes.
  6. Il faut mettre fin à l’obligation pour la femme de jouer le rôle d’aide, de soignante et d’assistante, comme le prétend la Loi de Dépendance, en pourvoyant les ressources publiques nécessaires pour pouvoir disposer de personnel spécialisé.

Il reste encore beaucoup à réformer et, cependant, certains élus du régime actuel ne semblent préoccupés d’aborder la réforme de la Constitution de 1978 que pour permette la possibilité de compter sur une Reine.

Et nous leurs disons que cela ne nous dérange nullement que les princesses soient discriminées dans l’accès au Royaume, car nous considérons préjudiciable l’essence même de la monarchie, institution achronique et discriminatoire, qui permet d’hériter, pour des raisons de sang, le poste de Chef de l’État, la plus grande preuve d’inégalité et impropre du XXIe siècle. 

Nous n’avons besoin ni de reine ni de roi. Qu’ils passent de cette réforme et entreprennent réellement celles dont les femmes ont besoin.

Aujourd’hui, à l’occasion de cet anniversaire, nous tenons à rendre hommage à la République, à tous ceux qui ont laissé leur vie pour la défendre et à toutes les femmes républicaines qui se sont sacrifiées pour elle. 

Vive la République !
Vive la Troisième République!

Photo d'Amaia Tello

Repas populaire

50 personnes ont participé au Repas Populaire organisé à l’occasion de l’anniversaire de la IIème République et pour la IIIème. Voir menu

 

Liens vers les activités d’avril 2008